UNE SOIREE A L’OPERA QUAND ON N’A PAS 5 ANS, CA SE PASSE COMMENT ?

une soirée à l'opéra BastilleVendredi soir, j’ai emmené le Grand écouter la 3e symphonie de Beethoven à l’Opéra Bastille. Une soirée qui m’a beaucoup inquiétée quant à son déroulement, pour, au final, une belle expérience.
A refaire, et à conseiller : Parents, n’hésitez pas à emmener les enfants au concert !
Petite revue de détails.

RIEN DE PRÉMÉDITÉ

Tout a commencé sur un coup de tête. Je surfais sur la nouvelle saison de l’Opéra de Paris, quand mon œil a été attiré par le programme « Symphonies de Beethoven ». Parce que la « Symphonie Airwique » est en bonne place sur la playliste du Grand (et non, je n’ai pas l’intention de corriger sa prononciation pour le moment, j’adore!). Bien sûr la 3e était programmée, et un vendredi soir en plus. Si on tentait ?

J’ai tenté. Je n’ai pas acheté les billets premier prix, ceux qui sont sur les côtés, on s’est méfié du côté vertigineux. J’ai pris quand même des places en bord de rangée, mais au centre. Je n’ai même pas pensé à prendre des places près de la sortie !

LES PRÉPARATIFS

Je n’ai annoncé la sortie au Grand qu’une semaine avant. Il n’a pas été emballé. J’ai eu droit à « C’est long la symphonie Airwique. » Il faut dire qu’il avait été un peu échaudé par une tentative à Pleyel, un concert famille où le chef avait beaucoup parlé. Un régal pour les plus grands, bien sûr, par contre notre Grand à nous avait un peu souffert.

J’ai donc promis monts et merveilles en bonbons, fait un peu de chantage affectif au passage, et l’affaire était entendue. Non, je ne suis pas un monstre qui contraint son fils à faire des choses qui ne lui plaisent pas. Je force juste un peu le destin en allant contre son inertie naturelle, afin qu’il puisse bénéficier des choses exceptionnelles qui s’offrent à lui en région parisienne. Heureusement, le déroulement de la soirée m’a donné raison.

LE GRAND SOIR

Vue depuis l'Opéra BastilleVous l’aurez compris, pas de suspense, la soirée s’est très bien passée. Nous avons commencé par manger des frites en famille au restaurant, puis direction l’Opéra où c’était justement le moment de l’entracte. Oui, parce qu’il y avait aussi la première symphonie au programme, mais là, ça faisait trop.
Le personnel d’accueil a été absolument bienveillant et pas du tout surpris par la taille de mon accompagnateur. Ils ont dû en voir d’autres j’imagine. Du côté du public, cela a oscillé entre indifférence et bienveillance, avec de gentils regards de la part des mamies, précieuses alliées dans bien des circonstances !

En ce qui concerne la Grand, car c’est de lui qu’il s’agit après tout, il a apprécié l’expérience. La première chose, c’est le bâtiment. Nous étions au 6e étage, et il a beaucoup aimé regarder le hall d’entrée depuis la balustrade. Que je n’ai pas trouvé très haute, mais c’est un peu subjectif. Dans la salle c’était autre chose, il a trainé les pieds pour remonter de deux rangs quand je me suis trompée de sièges (« c’est trop haut ») mais ça s’est finalement tassé. Et effectivement, j’ai bien fait de ne pas prendre les places moins chères sur le côté qui sont vraiment trop plongeantes.

une soirée à l'opéra BastilleJ’avais prévu un joli paquet de bonbons dans un sac en tissu pour éviter le moindre froissement de papier, mais j’ai commencé à me liquéfier quand il a croqué dans le premier « smarties »… eh oui ça fait du bruit. Du type « scrontch scrontch ». Du coup, il mettait ma main sur sa bouche à chaque fois qu’il en prenait un, et en profitait entre les mouvements. (Ce détail, c’est juste pour montrer à quel point il arrive à intégrer le stress de sa mère!). J’avais par contre oublié les jumelles, qui a cette distance auraient été fort utiles. Il a bien tenu tout le long de la symphonie, me demandant quand même sur les 20 dernières minutes si c’était bientôt fini (il faut dire que l’ensemble dure environ 45 minutes).

Mais surtout, ma victoire, ce sont les 10 premières minutes au cours desquelles il n’a pas mangé un seul bonbon, le regard lumineux, immobile. Après, il a un peu navigué entre son siège et le mien, a tenté de s’allonger et a dévoré autant de bonbons en un soir qu’en une après-midi d’anniversaire. Mais le bilan est globalement positif car quand je lui ai demandé en sortant si ça n’était pas un peu long, surtout le second mouvement, il m’a dit « Oui mais c’était bien quand même ». Ouf.

ÉPILOGUE

J’ai précisé en sortant qu’il n’y aurait pas de bonbons pour la Boîte à joujoux en décembre, parce que c’est un concert pour enfants. Alors quand son père, enthousiaste, lui a proposé ce week-end d’aller écouter les Quatre Saisons (merci Klassiko Dingo, au passage), il a dit « Super si c’est un concert pour adultes j’aurai des bonbons ».

Si je raconte ça, si je m’étends sur ma petite expérience personnelle, c’est pour montrer qu’il est tout à fait possible d’emmener un enfant, même petit, à un concert hors de la programmation « famille ». Vendredi soir je n’ai vu qu’un seul autre enfant, un peu plus âgé que le mien. J’ai trouvé ça dommage. Alors c’est vrai, l’opéra n’est peut-être pas la meilleure salle pour voir un concert symphonique avec des enfants car on est un peu loin des musiciens (à moins d’avoir de très bonnes places !). Mais ce qui est certain, c’est que rien n’est jamais parfait, et que l’essentiel est de se jeter à l’eau. L’expérience, ça s’améliore avec le temps.

Si vous voulez voir le concert dirigé par Philippe Jordan (parce que c’était bien, hein!), il est rediffusé jusqu’au 6 juin 2015 ici.

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2 réponses à UNE SOIREE A L’OPERA QUAND ON N’A PAS 5 ANS, CA SE PASSE COMMENT ?

  1. charlie dit :

    Je me sens inkulte … C’est laquelle la « Airwique » ?
    Sinon 😀 à tous les paragraphes … et bravo au Grand pour la gestion du stress de sa maman !

    • Les Petits Mélomanes dit :

      La Symphonie Héroïque est la numéro 3, dédiée dans un premier temps à Napoléon. Tu peux la faire écouter à ton loulou, elle est très accessible pour les petits : un peu guerrière, avec un thème qui se repère et se chante facilement. Le Grand écoute rarement de la musique instrumentale seule, en général il y a une histoire associée. Hé bien ici, nul besoin 🙂

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