C’est carnaval : Bulle et Bob se déguisent !

Bulle et bob se déguisentBulle et Bob se déguisent, c’est l’album du jour ! Natalie Tual, dont on a bien aimé écouter Les Petits Secrets,  a concocté un nouvel opus des aventures de Bulle et Bob qui va à merveille en cette journée de carnaval. Une fois de plus, elle y explore les sensations de l’enfance, entre chuchotements et nostalgie.

Bulle et Bob passent quelques jours de vacances chez leur grand-mère. L’occasion de jouer au grenier et d’ouvrir la malle aux déguisements qui recèle trésors et souvenirs. Une histoire toute simple pleine de délicatesse.

Des chansons colorées

Le récit, divisé en saynètes, est bien sûr ponctué de chansons. Courte, chacune porte une mélodie et une rythmique propre, même si on reste dans une tonalité générale, une couleur que l’on retrouve d’un album à l’autre. Les styles sont plutôt variés et les arrangements recherchés. Côté instruments, on adore la grosse voix chaude du tuba, et toujours le steeldrum et toutes les percussions dénichées par Gilles Beloin, co-compositeur et arrangeur. L’album est ainsi un joli outil d’éveil sonore dès deux ans, d’autant plus que l’histoire et les mots sont adaptés aux plus petits.

Ouvrir la malle aux souvenirs

On retrouve toujours la même douceur chez Natalie Tual. Pour parler de l’enfance aux enfants, elle emploie leurs mots. Des descriptions simples, des situations évocatrices et surtout des formulettes faciles à retenir. On aime les strophes qui se transforment presque en formule magique (« Dans la malle y’a  y’a y’a»), les répétitions, les jeux de sonorités.

Comme souvent avec Natalie Tual, la légèreté s’accompagne de tonalités mineures propices à la nostalgie, voire à la tristesse (« Mon papi »). Une histoire pleine de connivence, qui pourrait même rappeler quelques souvenirs aux parents…

Bulle et Bob se déguisent, de Nathalie Tual et Gilles Belouin, illustrations d’Ilya Green, éditions Didier Jeunesse.

Disponible en streaming (bien pratique, mais difficile à « vendre » aux petits sans le livre, à part peut-être en voiture !)

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Ciné-concert à l’Auditorium de Lyon : College, de Buster Keaton

College_Sportif par amour 4 (c) United Artists DRRetour sur le ciné-concert College des 18 et 19 janvier derniers. Le film de James W. Horne et Buster Keaton était accompagné en direct par l’Orchestre National de Lyon sous la direction de Timothy Brock, également compositeur de la partition. Un concert classique famille qui a eu lieu à l’Auditorium de Lyon, avec qui on vous le rappelle Les Petits Mélomanes sont en partenariat pour vous offrir des places enfants pour Le Carnaval jazz des animaux.

Buster Keaton, génie du burlesque du cinéma muet, signe en 1927 un de ses plus grands chefs-d’œuvre. Il y tient comme toujours le premier rôle : Le jour de la remise des diplômes de fin de cycle, le brillant lycéen Ronald critique ouvertement le sport dans son discours de remerciement. Mary, dont il est épris, refuse alors de lui parler tant qu’il ne change pas d’avis. Pour ne pas la perdre, il décide de rentrer dans la même université qu’elle et de devenir sportif… S’ensuit toute une série de situations burlesques sur les terrains de sport, les restaurants où Ronald cherche des petits boulots et à l’université, pour mieux faire la satire de ces campus américains où le sport règne en maître.

Une création musicale pour une version restaurée

College_Sportif par amour 3 (c) United Artists DRLe ciné concert présentait une version restaurée du film, accompagné sur scène par l’Orchestre national de Lyon sous la direction de Timothy Brock, Ce dernier est également le compositeur de la partition.
En effet, le chef d’orchestre excelle dans la musique du XXe siècle et la direction lors de ciné-concerts. Directeur musical du Chaplin Estate depuis 1999, il a restauré les partitions originales de Chaplin, notamment pour Le Kid, Les Temps modernes et La Ruée vers l’or. Il travaille également sur d’autres partitions de films muets, comme La Nouvelle Babylone de Chostakovitch, Entr’acte de Satie ou encore Ballet mécanique d’Antheil.
Timothy Brock compose par ailleurs des musiques originales pour des chefs-d’œuvre du cinéma muet privés d’accompagnement. Nous lui devons les partitions d’une trentaine de films, commandées par les instituts du cinéma et les orchestres internationaux, parmi lesquels la Cinémathèque française, le Konzerthaus de Vienne, la Cinémathèque de Bologne ou encore l’Orchestre de chambre de Los Angeles.
C’est ainsi que depuis 2003 il est invité chaque année par l’Orchestre National de Lyon.

Le ciné-concert, ou la communion de la musique et de l’image

Le pari n’était pas gagné d’avance pour susciter l’intérêt du jeune public, que ce soit sur le thème du film (le campus universitaire américain) ou les intertitres qui passaient un peu vite pour les jeunes lecteurs.
C’est à la 8e minute que tout bascule ! Les boutons de veston du héros sautent – parce que les vêtements, mouillés, sont en train de rétrécir sur lui. Les premiers rires fusent pour ne plus s’arrêter, et c’est une douce folie qui s’abat sur l’auditorium pour la petite heure restante !
Le public, jeune et moins jeune, ovationne l’orchestre et son chef pour cette très belle prestation. L’interprétation était excellente, et l’intensité du son dans l’auditorium donne au film une dimension sans pareil. Pour l’orchestre, toute la difficulté est de synchroniser la musique jouée en direct et la projection, particulièrement lorsqu’il y a des cascades !
Première réaction à la sortie : « C’était très rigolo ! ». C’est ce que les enfants retiendront certainement, guère conscients d’avoir assisté à une représentation inédite. Les adultes, qu’ils découvrent ou redécouvrent Buster Keaton, garderont la qualité de l’expérience, un spectacle total et intense sur le dialogue entre musique et image.

Sportif par amour (College) de Buster Keaton et James W. Horne, 1927, Etats-Unis,
avec Snitz Edwards, Buster Keaton et Harold Goodwin

Retrouvez tous les concerts pour enfants à l’Auditorium de Lyon ici, et n’oubliez pas, les 24 et 25 février, les enfants peuvent assister gratuitement au Carnaval Jazz des animaux.

 
Photos  : Prod DB © United Artists / DR
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Roald Dahl : des albums lyriques !

Un amour de tortueDeux albums musicaux autour de romans de Roald Dahl viennent de sortir chez Gallimard. L’occasion pour les enfants de découvrir les créations lyriques de la compositrice Isabelle Alboulker sur des romans légers et plein d’humour du célèbre écrivain pour enfants, Un Amour de tortue et L’Énorme crocodile.

En 2016 on a célébré les 100 ans de la naissance de Roald Dahl. Le 13 Septembre exactement, jour anniversaire et Roald Dahl’s day. Car si chez nous l’auteur est parmi les plus célèbres écrivains pour enfant, c’est encore plus vrai outre Manche, où il est une véritable gloire nationale. Cette période un peu exceptionnelle, celle aussi de la sortie du film le Bon Gros Géant de Spielberg, est  l’occasion de découvrir l’écrivain autrement, sur des textes moins connus. Et en musique…

Humour et lyrisme

Rl'énorme crocodileoald Dahl est connu pour son humour, sa cruauté parfois, et surtout son imagination débordante ancrée dans le fantastique. Une matière première pleine d’images qu’Isabelle Aboulker a mis en musique à la demande de l’éditeur. Elle qui a besoin d’un récit pour dérouler ses compositions, comme elle le raconte dans le magazine de l’OCP, a trouvé là de quoi faire chanter  les mots, au sens littéral. (Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez regarder les trois vidéos où elle évoque son rapport au texte.) La compositrice s’est appuyée sur les mots de Roald Dahl pour faire naître une oeuvre mêlant lyrisme et formation orchestrale réduite. En concert ou en enregistrement, le résultat est joyeux et enlevé, donnant vie aux personnages. Une bonne manière d’introduire le chant lyrique auprès des enfants, même si de fait l’orchestre est un peu mis en retrait.

Un amour de tortue, farce lyrique

Un retraité astucieux gagne le cœur de sa voisine en faisant un élevage de tortues dans son salon. Dans ce petit roman, où pour une fois le héros n’est pas un enfant, pas de fantastique, pas de potion qui fait grandir ou de grand ascenseur de l’espace. Mais beaucoup d’humour, beaucoup d’amour aussi. Le chant s’impose sur les dialogues et les formules magiques. Nous avons été agréablement surpris, le Grand et moi, en découvrant l’œuvre à la Philharmonie en novembre dernier. J’avoue que je m’attendais à une mise en musique orchestrale comme pour L’œil du loup, où le texte est tellement fort qu’il emporte tout le reste. Dans Un amour de tortue, l’équilibre se fait entre le texte, la musique et les dessins de Quentin Blake. L’album paru chez Gallimard jeunesse est un indispensable, l’occasion de découvrir plusieurs univers, entre musique et mots, dès 5 ans environ. Il est accompagné du livre en version poche, ce qui le destine aussi aux plus grands, même ceux qui n’ont pas encore une lecture très fluide, car c’est un roman plutôt court. 

L’énorme crocodile

l'énorme crocodileL’Énorme crocodile est un peu différent. C’est un album illustré accessible dès 3 ans, ce qui est rare dans la bibliographie de Roald Dahl. Sa structure répétitive de conte classique fonctionne bien sur les petits, introduisant les éléments humoristiques et rassurants : la bêtise et la vantardise du crocodile, le thème du « encore raté » ou encore la complicité bienveillante des animaux. La composition d’Isabelle Alboulker y apporte une dimension nouvelle, jouant elle aussi sur le motif pour construire une gradation dans l’intrigue. L’interprétation lyrique, si elle peut surprendre, est avant tout très séduisante pour les plus jeunes. On a testé sur plusieurs enfants de 3 à 7 ans, avec succès à chaque fois. Leur citation préférée ? « C’est ainsi qu’il grilla comme une saucisse ! »

Un Amour de tortue, de Roald Dahl, musique originale d’Isabelle Alboulker, illustré par Quentin Blake, éditions Gallimard
L’énorme crocodile, de Roald Dahl, musique originale d’Isabelle Alboulker, illustré par Quentin Blake, éditions Gallimard

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Bon plan : invitations enfants pour Le Carnaval Jazz des Animaux à l’Auditorium de Lyon

Carnaval jazz des animauxAvis aux lyonnais !
L’Auditorium-Orchestre national de Lyon et Les Petits mélomanes invitent les enfants au Carnaval jazz des animaux, les 24 et 25 février. Pour en profiter, renseignez le code SWING après avoir cliqué sur ce lien. Créez votre compte, vous pouvez obtenir jusqu’à 4 places enfant gratuites pour une place adulte. Je serais vous, j’en profiterais pour organiser une sortie de cousins !

Le Carnaval et le… jazz ?

Après Pierre et le loup, c’est à un autre incontournable de la pièce classique pour enfant que s’attaque The Amazing Keystone Big Band. Sur scène, David Enhco et les musiciens du big band proposent un spectacle brillant et expressif, créé dans le cadre du festival Jazz à Vienne en 2015. L’objectif est d’apporter le jazz à hauteur d’enfant, avec un travail des thèmes de la musique originale. Comme pour l’adaptation de Prokofiev, les musiciens se sont appliqués à balayer de nombreux styles de jazz, afin de nourrir les petites oreilles de toute sa richesse. Côté narration, de manière classique et terriblement efficace, chaque animal est représenté par un instrument : le lion par le trombone, la basse-cour par les trompettes, ou encore la tortue par le saxophone ténor.

The Amazing Keystone Big Band

Encore une histoire de loup…

Tout ce petit monde est porté par une histoire originale de Taï-Marc Le Thanh, auteur jeunesse à qui on doit notamment la série des Jonah chez Didier Jeunesse. Et c’est le loup qui est au centre de cette histoire loufoque à la première personne, avec un renversement final dans un grand éclat de rire instrumental. Pour un petit aperçu, voici la vidéo du final, version studio, forcément, ce sera encore mieux en live.

La version album

Le Carnaval jazz des animauxParu chez Gautier-Languereau, le livre-disque est le support idéal pour préparer le concert. Raconté par Edouard Baer et illustré par Rose Poupelain, c’est un très bel objet, agréable à écouter, même en boucle ! Un loup méchant à souhait, la truculence d’Edouard Baer, des illustrations colorées et des victimes à croquer, autant d’ingrédients qui apportent aux enfants le plaisir du jazz naturellement.

Le Carnaval Jazz à l’Auditorium-Orchestre national de Lyon

Vendredi 24 février à 20h
Samedi 25 février à 15h
Samedi 25 février à 18h

Pour obtenir jusqu’à 4 places enfants gratuites…
…renseignez le code SWING après avoir cliqué sur ce lien. Créez votre compte si vous n’êtes pas encore spectateur, renseignez ensuite la date choisie, le nombre de places enfant (4 maximum) et le nombre de places adulte (tarif plein). Nous vous souhaitons à tous un  beau concert.

A partir de 5 ans – 75 minutes

The Amazing Keystone Big Band – Direction artistique : Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Fred Nardin, David Enhco.
Récitant : Sébastien Denigues

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L’Oiseau de feu à l’Auditorium de Lyon

L'oiseau de feuDébut décembre, l’Aîné et moi avons repris le chemin de l’Auditorium pour un nouveau concert classique pour enfants. C’est cette fois le ballet d’Igor Stravinsky l’Oiseau de feu, version théâtre d’ombre, qui a été présenté aux jeunes lyonnais. Prochain rendez-vous le 18 janvier avec Buster Keaton.

Ce n’est plus une découverte : l’entrée « passage secret » nous est maintenant familière, j’ai repéré les vestiaires (chouette, ils prennent les trottinettes !) et nous faisons valider nos tickets en quelques minutes. J’ai pris cette fois des places à l’orchestre, mais de nouveau au fond, histoire qu’il soit facile de s’éclipser si cela s’avérait nécessaire.

Orchestration réduite, danse et théâtre d’ombres

Lorsque nous arrivons à nos strapontins, tout de suite l’Aîné remarque « Il y a vraiment beaucoup de musiciens ! Je crois plus de 70 ! ». Ce sont les chaises et les pupitres qui sont nombreux sur scène, pas encore les musiciens. Néanmoins, lorsque quelques minutes plus tard l’Orchestre National de Lyon s’installe pour un dernier accordage, je compte rapidement les têtes … il y en facilement 60 ! En effet, L’Oiseau de feu a été écrit pour un orchestre complet de près de 90 musiciens : ici ils joueront en « orchestration réduite ».

En même temps que le chef d’orchestre Quentin Hindley arrivent sur scène le prince Ivan, la princesse et l’oiseau de feu. Les trois personnes sont incarnés par des membres de la troupe du Teatro Gioco Vita,  spécialiste de la danse et du théâtre d’ombre.

l'Oiseau de feuL’originalité de cette représentation réside dans les multiples écrans sur scène. Un grand en fond de scène, en partie déplacé durant le spectacle, un plus petit, dans un cerceau, tenu par les acteurs sur le devant. L’autre originalité est de projeter les ombres non seulement depuis l’arrière de l’écran, grâce aux lumières de fond de scène, mais aussi côté salle, grâce à des lumières tenues par les marionnettistes. Et dans ce dernier cas, nous avons le plaisir de voir les silhouettes réalisées par Nicoletta Garioni et tenues en mains par les trois artistes. Elles sont superbes, finement ciselées et resplendissantes de lumières et de couleurs, particulièrement celle de l’oiseau !

Une mise en scène rythmée

L’heure de spectacle présente peu de temps morts. Notre attention est happée par les trois danseurs-marionnettistes, les silhouettes des différents personnages (aux trois déjà présentés il faut bien sûr ajouter Kachtcheï le terrible sorcier, aux yeux de feu !), les jeux entre avant et arrière des écrans et bien sûr les changements d’écran. Peut-être la romance a-t-elle manqué de faire perdre l’attention aux enfants mais rapidement l’arrivée du terrrrrrrible sorcier, l’accélération du rythme, le combat de l’oiseau de feu les ont captivés !

Le final est splendide, la musique de Stravinski et le jeu de la troupe du théâtre s’accordant à merveille pour nous faire vibrer jusqu’au bout des doigts. Nous ne voulons qu’une chose, passé le dernier accord : « encore ! »

Le spectacle est annoncé pour les 7 ans et plus. L’Aîné n’a que 6 ans mais comme il a souvent écouté Élodie Fondacci raconter l’Oiseau de Feu, nous étions en terrain connu. En sortant il avoue avoir préféré Pierre et le Loup au printemps dernier. Deux jours plus tard en en reparlant il garde malgré tout un très beau souvenir de ce spectacle, c’est donc gagné ! Et devinez quel a été son personnage préféré …. Le sorcier évidemment !

La collaboration avec les Musées Gadagne

l'Oiseau de feuEn ce début d’année, j’ai pu brièvement interroger Arnaud Broville, responsable de la programmation Jeune Public, au sujet de ce spectacle. C’est par les Musées Gadagne que l’Auditorium est entré en contact avec la compagnie Teatro Gioco Vita. La plus grande difficulté pour la troupe a été d’adapter leur scénographie à la scène semi-circulaire et très ouverte de l’Auditorium, car les marionnettistes ont plus l’habitude des petites scènes rectangulaires des théâtres, fermées sur les côtés. Le défi a été relevé avec brio !

Les Musées Gadagne se sont aussi investis dans la manifestation. En effet, c’est l’un de leurs guides-conférenciers qui est venu avant le concert présenter au jeune public les différents théâtres d’ombre de par le monde !

Pour tout savoir du théâtre d’ombres, son histoire, ses techniques, n’hésitez pas à vous rendre aux Musées Gadagne, pour jeter un œil aux collections de marionnettes du monde entier, et vous renseigner sur les ateliers, spectacles et visites pour les gônes et fenottes !

Et pour faire découvrir l’Oiseau de feu aux enfants :

L’Oiseau de feu, raconté par Elodie Fondacci, éditions Gautier-Languereau
L’Oiseau de feu, raconté par Sophie Human, éditions Actes Sud junior (plutôt en bibliothèque)

Copyright des visuels : (c) Roberta Cavalieri
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